Dans les coulisses de nos séances voix
L’enregistrement des voix des comédiennes et comédiens de nos podcasts fictionnels est l’aboutissement d’un process de travail long et pointu : découpage pédagogique, scénarisation, écriture d’un storyboard précis et des dialogues. Le casting des voix puis la direction exigeante, artistique et techniques, des acteurs apportent la touche finale au réalisme de nos podcasts de fiction, que l’apprenant va pouvoir transposer dans sa propre réalité.
Au commencement,
Il y a le chapitrage d’une collection de podcasts. Puis le choix des modes de récit et l’écriture du scénario de chaque épisode : narration, reportage, docurama ou fiction… C’est pour les épisodes fictionnels que la directrice pédagogique et artistique de tootak, Frédérique Charbit, va faire appel à des comédiens professionnels, un répertoire d’une trentaine de personnes avec lesquelles elle travaille régulièrement pour nos podcasts :
Frédérique va également « caster » des comédiennes et comédiens qui ont l’habitude de faire du doublage ou des voix-off, et qui disposent chez eux d’un matériel et de conditions de travail professionnels : micro, filtre anti pop, home studio insonorisé. Car les prises de voix, c’est-à-dire les enregistrements, se font à distance pour l’ensemble de nos podcasts ; les années Covid ont amené tous les comédiens à s’équiper, et tous les studios à adopter ces solutions techniques et logicielles permettant de créer des studios virtuels haute définition, qui apportent une immense souplesse et font gagner un temps précieux… Plus besoin de rassembler les équipes dans une même unité de lieu et de temps, on gagne un temps fou en déplacements, chacun joue ses textes l’un après l’autre et les scènes sont reconstituées au montage et au mixage par l’ingé son.
Direction d’acteur exigeante
Cette souplesse de travail a son revers, du moins ses contraintes : la nécessaire finesse de précision du storyboard des podcasts pour contextualiser dans le détail chacune des scènes. « Dans quel décor se déroule l’action (extérieur, pièce fermée, intérieur de voiture, parc public…) ? Quelles sont les intentions de jeu du personnage (dialogue intimiste, narration, voix portée voire criée…) ? Quelle est l’émotion attendue (surprise, confession, complicité…) ? », détaille Frédérique Charbit.
Autant de questions qui nécessitent une direction artistique à deux voix : la réalisatrice va beaucoup décrire le contexte et donner ses indications précises de jeu ; et l’ingé son les indications techniques de prise de son. « Par exemple, s’éloigner du micro et changer d’axe pour simuler une prise en extérieur, qui sera ensuite « habillée », au mixage, par des sons d’ambiance de parc public, ou de circuit automobile. A l’inverse, une prise de son très près du micro pour une narration posée et feutrée », explique Lisa Guarinos, ingénieure du son chez tootak.
Plus le storyboard sera précis, plus les dialogues auront été préparés et discutés en amont entre comédiens, réalisatrice et ingé son, plus efficace sera la séance voix et plus le résultat du podcast collera aux attentes.
« Ce que l’on veut, c’est du réalisme. Entendre dans le podcast ce que l’on entend dans la vraie vie », poursuit Frédérique. La réalisatrice va faire la chasse aux répliques surjouées, une signature que l’on retrouve souvent des comédiens de doublage. Et va rechercher à l’inverse une finesse de jeu et une simplicité authentique.
Le réalisme et la qualité du rendu de nos podcasts doivent donc beaucoup à la qualité de l’écriture, à la précision du storyboard, à la direction artistique, à la direction d’acteurs et à la réalisation sonore, auxquelles le sound design vient apporter la touche finale.